Soutenues par la MIVILUDES, les communes s'interrogent...

Publié le par Gérard CONTREMOULIN


Lutte contre les sectes : que veut le gouvernement ?



Source : La Gazette des Communes


Alors que les collectivités sont épaulées par la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) lorsqu’elles sont confrontées au phénomène sectaire, (notamment dans les domaines de la protection maternelle et infantile, la formation des agents territoriaux, le parcours d’insertion des Rmistes, les demandes de location de salles par des associations, etc.), celle-ci fait à nouveau l’objet d’attaques. 


Après les déclarations controversées de Michèle Alliot-Marie, ministre de l
'Intérieur, mettant en cause le fonctionnement de la Miviludes, Emmanuelle Mignon, directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy aurait en effet déclaré dans un entretien publié le 20 février par l’hebdomadaire VSD qu’"en France, les sectes sont un non-problème". «La liste [des mouvements sectaires] établie [par la Commission parlementaire d'enquête sur les sectes] en 1995 est scandaleuse (…). Quant à la scientologie, je ne les connais pas, mais on peut s'interroger».

Emmanuelle Mignon a apporté un démenti à ces propos : «soit ces mouvements et ces groupes troublent l’ordre public et abusent de la faiblesse psychologique des personnes, et dans ce cas ils doivent être poursuivis et sanctionnés (…). Soit ils ne troublent pas l’ordre public et respectent les personnes, et ils doivent alors pouvoir exister normalement conformément au principe de la liberté de conscience». Elle n’a toutefois pas remis en cause ses autres déclarations, ni l’annonce probable de la transformation de la Miviludes, instituée auprès du Premier ministre. Elle évoquait sur ce point la volonté de la rendre " plus efficace et [d’] en finir avec le bla-bla. L
'idée serait de rattacher ce nouvel organisme au ministère de l'Intérieur, afin de collaborer plus étroitement avec les services de police. Le reste doit relever de la justice". 

Réagissant à ces propos, Catherine Picard, présidente de l’Union nationale des associations de défense des familles et de l’individu victime de sectes (UNADFI) invite Emmanuelle Mignon «à voir ce qu’est une association de défense des victimes». Ancienne parlementaire, elle regrette également que le directeur de cabinet du Président de la République ayant le rang de conseiller se montre «aussi méprisante pour le travail de nos institutions. Les commissions parlementaires marquent un temps fort de la République. Le Premier ministre, de qui dépend la Miviludes et le Président de la République doivent maintenant s’exprimer sur le sujet». 


Alain Gest, député UMP de la Somme, a également vivement réagi aux propos «même amendés d’Emmanuelle Mignon [qui] relèvent, au minimum, d’une méconnaissance totale du sujet. Alain Gest rappelle par ailleurs que la liste établie en 1995 par les services de police, s’est révélée bien utile pour de nombreux concitoyens ou élus locaux sollicités par des mouvements sectaires pour, par exemple, leur mettre des locaux à disposition».


La Miviludes devrait publier son rapport annuel début avril et le «Guide du maire» le 15 mai. L’Institution se refuse à tout autre commentaire dans l’attente de savoir si François Fillon lui «renouvelle ou pas sa confiance». 

Hélène Delmotte

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