La rentrée...

Publié le par Gérard CONTREMOULIN

Bonjour,


Trois semaines d'interruption pour cause de vacances après une série –très- longue de campagnes politiques, quasiment ininterrompue depuis la création et le Blog reprend son activité…
 
D'abord avec une bien triste nouvelle.
Notre camarade Jean-Jacques CABOT nous a quitté en dans la nuit du 10 au 11 août, en pleines vacances, à 50 ans !
Je ne suis pas de ceux qui l'ont le plus connu. Mais depuis six ans, j'avais appris à pouvoir compter sur lui.
Disponible, patient, ingénieux dans la négociation et toujours calme, Jean-Jacques est de cette étoffe qui font les militants socialistes, fidèles à leurs convictions et ouverts à toutes les discussions.
Les épreuves qui sont devant nous vont nous faire regretter encore davantage son absence. Elle est déjà immense !
 
Communiqué de la fédération du 14.08.07
Nous avons eu la douleur d'apprendre le décès brutal de Jean-Jacques Cabot, dans la nuit de vendredi à samedi à Malaga en Espagne. Secrétaire fédéral chargé des élections, secrétaire de la section de Pont-Audemer dont il était maire adjoint et vice-président de la communauté de communes, Militant actif, camarade, ami, Jean-Jacques laisse un vide immense.
Il sera inhumé mardi 21 août à 14h30 en l’Eglise Saint Ouen de Pont Audemer
 
 
 
La situation, intérieure et extérieure, de notre pays ne s'est pas améliorée, loin s'en faut. Il ne pouvait pas en être autrement sous l'ère sarkozyenne.
 
Regardons de plus près.
 
 
Au niveau intérieur
 
-         Depuis quelques jours et le mouvement va s'amplifier, c'est la valse des étiquettes. Les prix des produits de consommation courante augmentent très fortement. Et comme Sarkozy reste fidèle à son engagement de ne pas donner de coup de pouce au SMIC, ce sont les plus vulnérables qui vont être encore un peu plus en difficulté !
 
-         Le service minimum, cet autre nom de la mise en cause du droit de grève, attaque bel et bien le Code du Travail et les accords collectifs qu'il représente pour la défense des salariés. Pourquoi ne pas s'inspirer du mécanisme d'alerte sociale qui existe à la SNCF et à la RATP ? Pourquoi ne pas dire que les arrêts de train ne sont dus aux grèves que dans 3% des cas seulement ?
 
-         Les franchises médicales. Elles vont servir à financer la lutte contre la maladie d'Alzheimer. Et Roselyne Bachelot s'essaie à faire larmoyer sur la nécessité de contribuer. Mais quelle régression de notre solidarité nationale que de faire contribuer les malades entre eux ! Car tel est le cas. Avec ces franchises, la raison de cette contribution est la maladie, pas le fait d'être citoyen, malade ou bien portant !
 
-         Les peines planchers. La loi adoptée continue de provoquer des remous dans la magistrature, particulièrement pour son application. Notre système pénal, basé sur la personnalisation de la peine, vient de subir une sacrée régression !
 
-         La suppression de 11.800 postes dans l'éducation nationale dont 8.200 d'enseignants (non remplacement des départs en retraite) nous est annoncé comme une promesse non complètement tenue par Sarkozy. La ficelle est grosse. Et Xavier Darcos, qui connaît particulièrement bien ce ministère, sait que les problèmes vont s'accumuler. Mais peu importe. Il faut tenir les promesses, surtout lorsqu'elles sont idéologiques…
 
-         C'est ce dont a fait les frais le secrétaire d'État aux comptes publiques Éric Woerth avec la déduction fiscale sur les emprunts, antérieurs au 6 mai. Le Conseil Constitutionnel lui a donné raison contre Sarkozy. Peu importe, Lagarde est chargée de revoir sa copie et de trouver une astuce…
 
 
Institutionnellement :
 
-         Le premier ministre (François Fillon, vous connaissez ?) est encore moins "visible" qu'avant l'été et le président continue de courir tous les lièvres à la fois, obnubilé par la crainte de ne pas apparaître quotidiennement dans les médias. Or, dans la Constitution : "le Premier ministre conduit la politique du gouvernement".
 
-         A-t-il même des ministres ? Ah, oui. Rachida Dati était en vacances avec lui ! Christine Lagarde a été prié de rejoindre son ministère pour cause de crise financière et Christian. Estrosi a été félicité d'avoir rejoint La Martinique de sa propre initiative…
 
-         Pour redorer le blason de "Madame" et tenter de faire oublier qu'elle n'avait pas eu l'élémentaire civisme d'aller voter, le président l'a envoyé voir Muhammad Kadhafi. On a même précisé qu'elle avait eu un tête à tête avec lui. A grand renfort de médias, elle a été présentée comme LA libératrice des infirmières bulgares au risque de se mettre en délicatesse avec la Commission européenne et la commissaire en charge de ces questions et qui travaillait sur cet épineux dossier…
 
-         Rama Yade était du voyage. Au fait, à ce moment là, où était Bernard. Kouchner ? Pas de problème particulier puisque, comme il l'a dit lui-même : il y avait déjà bien assez de monde là-bas…
 
-         Au passage, après une grande épopée sur la question de la place institutionnelle de "la première dame", on a appris qu'elle bénéficierait d'une extension du privilège présidentiel. Elle n'aurait donc pas à rendre compte devant une quelconque commission d'enquête, fût-elle parlementaire !!! L'actuelle Constitution ne contient pas un seul mot sur cette question ! Mais qu'importe, les journalistes fidèles rabâchaient inlassablement la "nouvelle". Ce n'est pas parce qu'on répète un mensonge qu'il devient vérité…
 
-         Mais il n'y aurait pas de problème institutionnel puisque le secrétaire général de l'Élysée, le préfet Claude Guéant, parle au nom des ministres et leur donne des instructions.
 
-         Même le président et le premier ministre peuvent partir en vacances hors de France, simultanément !!!
 
 
Au niveau international
 
-         Malgré les efforts sarkoziens pour convaincre Angela Merkel, cette dernière ne se laisse pas séduire. Que ce soit sur la question de la réduction du déficit budgétaire français (critères de Maastricht) ou sur celle d'Airbus, elle maintient son cap. Et ce n'est pas celui du président.
 
-         Sarkozy nous a gratifié d'une déclaration abracadabrantesque sur la Bulgarie "francophone", ce qui en a surpris plus d'un…
 
-         Au grand jamais, la France n'aurait payé quoi que ce soit pour la libération des infirmières. Le lendemain, des accords économiques étaient signés avec Kadhafi, parmi lesquels une centrale nucléaire… en présence de Bernard Kouchner. Et la presse de paraître ne pas s'étonner du retour de Kadhafi sur la scène internationale… Effectivement : on n'a (presque) rien payé !
 
-         Avec les conséquences de la crise financière des "subprimes" américains. l'atlantisme de Sarkozy et de son ministre des affaires étrangères est mis à rude épreuve. Il faut trouver un dérivatif pour les médias. Et voici l'affaire de la photo retouchée…
 
-         Cet atlantisme a d'ailleurs obligé Bernard KOUCHNER a présenté, aujourd'hui ses excuses au premier ministre irakien dont il avait demandé le départ en compagnie de Condoleeza Rice.
 
 
Ce que nous avons dit ici pendant la campagne présidentielle se confirme. Cette politique est faite pour les riches. Nous savons maintenant qu'ils doivent aussi être atlantistes et bien portants, exception faite de l'Angine blanche à guérison fulgurante, façon Cécilia !
 
Toute la question est de savoir combien de temps cela va durer.
 
Et le livre de Yasmina Réza peut peut-être livrer quelques clés pour comprendre (pour ceux qui n'aurait pas encore bien compris) quelle est la personnalité de ce président…
 
 
A Gauche.
 
Mais il faut évoquer aussi la situation à gauche. Tant que le vrai débat n'aura pas eu lieu dans la famille socialiste, Sarkozy a encore de beaux jours devant lui !
 
Que nous importent les envies présidentielles de telle ou tel, seul doit compter pour les militants le démarrage du débat de clarification indispensable. Ce n'est pas à coup de déclarations plus ou moins fleuves, à l'occasion d'une fête préfabriquée pour la circonstance, qu'il avancera, voire même qu'il commencera.
 
C'est aux militants de le vouloir, aux différentes sensibilités socialistes de le nourrir et au parti de l'organiser.
Dans chacune de nos fédérations, il nous faudra peser pour l'organiser, Dans chacune de nos sections, il faudra agir pour que les socialistes se posent, enfin, les questions essentielles. Elles sont simples :
-         quel projet fondamental,
-         quelle stratégie d'alliances,
-         quel outil pour les porter.
 
 
A sa manière, Michel Rocard les pose dans un entretien à "La Tribune.fr" :
Michel Rocard analyse la situation du PS par le fait que "ce parti est né en 1905 sur une ambiguïté qu'il n'a jamais levée: il ne sait toujours pas s'il doit accepter l'économie de marché où s'il doit 'tout casser". "Résultat: nous sommes la dernière formation du parti des socialistes européens (PSE) à n'avoir pas fait clairement ce choix".
 
 
Outre le fait qu'il semble remis de son accident (et il faut s'en réjouir), il oublie néanmoins (ou paraît oublier) que depuis 1905, congrès fondateur du "parti socialiste-SFIO" (Section Française de l'Internationale Ouvrière), il y a eu un congrès (re)fondateur (du "parti socialiste") à Épinay en juin 1971 et que cette question y a été tranchée. Il est vrai qu'il n'y est venu qu'en 1974… Depuis, les différentes tentatives de remises en cause (dont plusieurs à son initiative) ont toujours été minoritaires. Il revient à la charge et c'est son droit le plus strict.
 
De même que c'est le nôtre de rappeler l'obligation de passer par un congrès pour modifier l'orientation fondamentale du parti.
 
C'est le nôtre encore d'avancer nos analyses et nos propositions. Faute d'organisation concrète, encore, du débat par l'échelon national, Jean-Luc Mélenchon vient de publier un livre pour faire le point politique de la situation : "En quête de gauche", aux éditions Balland.
 
 
 
A suivre…
 
Gérard Contremoulin

Publié dans Edito

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