Une lutte émancipatrice : les AA

Publié le par Gérard CONTREMOULIN



Témoignage humaniste
 
Cet article est tout à fait inhabituel ici. Le sujet qu'il aborde, la lutte contre l'alcoolisme, est au coeur des luttes émancipatrices de nombreuses citoyennes et de nombreux citoyens. Il a toute sa place ici.
Il nous est adressé par Jean-Pierre D., abonné fidèle de ce blog. Il relate son bonheur et sa joie de participer au congrès de l'association dont il est membre depuis près de vingt ans : les Alcooliques Anonymes (AA).
 
Chers amis,
Je viens de recevoir ce mail en provenance d’un forum des AA
Il s’agit d’un article paru dans la presse à l’occasion du congrès national des AA en France à Pau le week-end dernier
Juste pour le plaisir de vous le faire partager
A chacun ses centres d’intérêts

Fraternellement
Jean-Pierre D.
un alcoolique en voie de rétablissement parmi tant d’autres.
PS : Si tout va bien je fêterai mon vingtième anniversaire sans alcool en mars 2008.
 
 
Abstinents mais pas guéris :
 
Propos recueillis par Olivier Plagnol pour Sud Ouest
 
Le docteur Emmanuel Palomino est psychiatre, alcoologue et responsable du centre d'alcoologie DISPA au centre hospitalier de Jonzac (17). Il est aussi depuis quelques mois le président du conseil d'administration des Alcooliques Anonymes France qui tiennent leur congrès national aujourd'hui et demain à Pau. La règle veut en effet que le président de l'association soit un non-alcoolique.
 
Quel est selon vous l'intérêt de la démarche des alcooliques anonymes ?
Lorsque nous avons créé à Jonzac un centre d'alcoologie, je suis allé voir toutes les associations. Certaines proposent des programmes de rétablissement. Les alcooliques anonymes (AA), eux, l'ont rédigé depuis très longtemps. Une idée géniale. C'est comme un manuel qui comprend douze étapes. Ensuite, cela fait 50 ans que les AA disent que l'alcoolisme est une maladie « des émotions ». Elle n'est pas que ça, évidemment, mais le monde médical commence juste à s'ouvrir à ce concept essentiel.
 
Les réunions des AA sont basées sur le témoignage. Quelle importance revêt-il ?
C'est déterminant. Ils n'appellent pas ça thérapie de groupe mais ça y ressemble beaucoup. Pour eux c'est le seul endroit au monde où ils sont sûrs de ne pas être jugés, où on les comprendra facilement
 
Et l'anonymat, quels avantages ?
Quand vous êtes alcooliques, vous avez honte. L'anonymat peut donc aider à pousser la porte. Mais il a une autre valeur. Il aide à garder de l'humilité, de la modestie, alors que les alcooliques ont plutôt tendance, en général, à vouloir briller. C'est l'un des outils de la reconstruction.
 
Favorise-t-il la mixité socio-professionnelle ?
Oui. Les réunions des AA sont l'un des rares lieux où l'on trouve des gens issus de toutes les catégories sociales et professionnelles, de toutes les confessions. L'anonymat y est pour beaucoup. Ce qui réunit tous ces gens, c'est l'alcoolisme. Et rien d'autre.
Les AA qui ne boivent pas ne disent jamais qu'ils sont ex-alcooliques mais alcooliques « sobres » ou « rétablis ».
 
On ne guérit donc jamais de cette maladie ?
Il faut manier avec prudence le terme guérison. Si guérison veut dire « je peux recommencer à consommer, je maîtrise », alors effectivement on n'est jamais guéri. Car le processus de dépendance se remet très rapidement en place. Les alcooliques qui ont arrêté de boire disent qu'ils sont « rétablis », « stabilisés », « abstinents », « non-pratiquants ». Les termes varient selon les associations ou les individus mais, pour eux, utiliser ce langage est une forme de protection.
 
L'alcool serait responsable de 45 000 décès chaque année en France. Vous confirmez ?
C'est exact. Moins de 3 000 décès sont imputables aux drogues illégales. Vous voyez donc la différence d'échelle. Je vous livre quelques chiffres supplémentaires qui sont éloquents. L'alcoolisme est responsable de 80 % des cancers de la bouche et de la gorge, de 80 % des cirrhoses et de 90 % des cancers primitifs du foie. On estime aussi que 20 à 30 % des lits d'hôpitaux sont occupés par des malades hospitalisés pour des raisons directes ou indirectes liées à l'alcool. C'est aussi une cause importante de suicide, de violence conjugale et familiale. Environ 5 millions de Français ont des problèmes de santé liés à l'alcool et 2 millions sont dépendants.
 
Quelle est la tendance actuelle ? Une baisse ou une hausse de l'alcoolisme ?
Si la consommation d'alcool est globalement stable, elle est malheureusement en hausse depuis une petite dizaine d'années chez les jeunes. Au sein de cette dernière population, les pratiques ont évolué. Aujourd'hui on constate une nette augmentation de la consommation « de défonce ». Les jeunes se « déchirent la tête » comme ils disent. Souvent, ils mélangent les alcools et les drogues illicites. C'est un phénomène inquiétant.
 
En savoir plus
 
620 groupes sur tout le territoire français
 
Le mouvement des Alcooliques Anonymes a été fondé en 1935 aux Etats-Unis. Aujourd'hui, il est présent dans près de 150 pays. En France, il a été créé en 1960, suite à des articles de Joseph Kessel parus dans France-Soir. On compte 620 groupes répartis sur tout le territoire et l'on estime le nombre d'adhérents à environ 10 000. La libre adhésion, l'indépendance financière, et surtout l'anonymat sont quelques-uns des principes fondateurs du mouvement.
 
Ce week-end aura donc lieu au palais Beaumont à Pau le congrès national de l'association. Plusieurs centaines d'adhérents sont attendus. Ils participeront à des réunions et des ateliers. Deux réunions plénières sont prévues.
 
Le département des Pyrénées-Atlantiques compte treize groupes. La liste est disponible sur le site internet : www.alcooliques-anonymes.fr
 
Il existe aussi une permanence d'écoute téléphonique : 0 820 326 883.
c'était à peine avant-hier...
 

 
Chers amis,
 
je vous livre mes impressions : 
 
magnifique :
un décor somptueux, un soleil éclatant, des AA par centaines...
des forums emplis de vérité, d'authenticité et deux plénières à couper le souffle !
 
émouvant :
j'ai enfin pu voir "en vrai" Manoel, le fondateur de AA France, 47 ans d'abstinence et de sobriété, 84 ans, bon pied bon oeil, un AA qui dégage la Joie avant même d'ouvrir la bouche...
 
et Yacinto, fondateur du mouvement en Espagne qui nous a gratifiés d'un petit concert de castagnettes... olé !
 
Dieu que la vie est belle, merci à eux !
 
j'ai pu embrasser nombre d'amis, comme moi, comme vous... que du bonheur !
 
je suis encore à Pau dans ma tête et pas envie, mais alors là pas envie du tout, de quitter cette fraternité merveilleuse.
 
Titi qui en rêve encore...

" avance sur la route, elle n'existe que par ta marche..." MANOEL

Publié dans Parlons de ...

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