Personnels du transport aérien fortement mobilisés

Publié le 27 octobre 2007 par Gérard CONTREMOULIN

Le mouvement de grève chez Air France est mieux suivi que la direction ne le prévoyait

Source : LE MONDE | 26.10.07 | 14h55 • Mis à jour le 26.10.07 | 14h55

Air France a dû revoir ses plans de vols à la baisse depuis que les hôtesses et stewards de la compagnie ont commencé, jeudi 25 octobre, leur grève prévue pour durer jusqu'à lundi soir. Les personnels navigants commerciaux (PNC) ont lancé ce mouvement pour obtenir des hausses de salaires.

Vendredi matin, un porte-parole du groupe indiquait que 70 % des vols devraient être assurés "pour les prochains jours". En milieu de semaine, la direction avait évoqué le chiffre de 90 % pour les court et moyen-courriers (100 % pour les long-courriers). Cette correction prouve, aux yeux de certaines organisations syndicales, que le transporteur aérien n'a pas anticipé "le mécontentement qui gronde".

Jeudi, à 13 heures, 40 % des PNC avaient cessé le travail, d'après la direction. "A notre avis, il y en avait plus, objecte Marie Ramon, secrétaire de section de l'UNSA-PNC. La mobilisation a été massive, ce que nous n'avions pas vu depuis bien longtemps." Selon Eyal Jonas, responsable de la CGT-PNC, 80 % des hôtesses et stewards rattachés aux aéroports de Roissy et d'Orly ont répondu à l'appel à la grève, jeudi.

Quelque 390 vols ont été annulés, et 158 devaient l'être, vendredi, d'après l'intersyndicale CFTC-FO-SNPNC-SUD-UNSA-CGT. La direction d'Air France conteste ces chiffres. Quoi qu'il en soit, le trafic aérien risque d'être perturbé durant le premier week-end des vacances de la Toussaint (numéro vert : 0 800 240 260).

Ce conflit a éclaté alors que des discussions sont ouvertes, depuis l'été, notamment pour modifier la grille des salaires. Plusieurs organisations syndicales n'ont pas supporté que la direction raisonne "à coûts constants" - c'est-à-dire conditionne d'éventuelles hausses des rémunérations à de nouveaux gains de productivité. "Les PNC ont déjà consenti beaucoup d'efforts pour contribuer au redressement de l'entreprise", explique M^me Ramon.